Les questions à se poser avant de commencer le Shibari / Kinbaku

La pratique du bondage est un art qui ne s’improvise pas. Si vous vous intéressez à ces techniques de jeu érotique, il y a quelques questions à se poser avec votre partenaire avant de commencer.

Il est bien sûr essentiel de connaître les risques liés à la pratique du Shibari, mais ce n’est pas le seul élément auquel vous devez penser : vous devez connaître vos propres désirs et ceux de votre partenaire, ainsi que vos limites et les techniques que vous souhaitez expérimenter.

Le Shibari, ou le Kinbaku, se vit à deux, et c’est à vous de définir vos propres règles. Voici un article complet pour vous guider dans vos débuts, et préparer cette expérience le mieux possible.

Bien choisir son partenaire avant de commencer

La question ne se pose pas si vous souhaitez commencer la pratique du bondage avec votre partenaire de vie, c’est-à-dire votre compagne ou compagnon. Mais ce n’est pas toujours le cas, et il se peut que vous soyez seul en recherche de cette expérience avec quelqu’un.

Il est essentiel d’avoir une bonne communication avec la personne qui réalisera cette pratique avec vous. Vous devez choisir quelqu’un en qui vous avez totalement confiance pour vous assurer de bien gérer les situations difficiles : en effet, plus vous allez loin dans la pratique, plus les risques augmentent.

Dans le cas où vous chercheriez un partenaire avec qui pratiquer le Shibari, il est recommandé d'établir le premier contact dans un lieu public, et de préférence accompagné d’une personne de confiance. Prévoyez également l’appel d’un de vos proches par sécurité, qui devra prendre de vos nouvelles à un moment que vous avez défini, et vérifier les antécédents éventuels de cette personne.

Le consentement est la base du Shibari et du Kinbaku

La communication et le respect sont sans aucun doute le moyen d'éviter la plupart des problèmes, mais ce sont aussi des notions qui se travaillent dans la pratique du Shibari. Avant de commencer, vous devez vous assurer que vous et votre partenaire soyez totalement consentants et conscients des risques éventuels.

Il arrive parfois que l’un des partenaires souhaite tenter l’expérience, par curiosité ou par réel intérêt, mais que l’autre partenaire ne soit pas convaincu. La pratique du bondage doit être réalisée uniquement si les deux parties sont entièrement d’accord sur la question : si vous vous forcez, le danger de ne pas contrôler vos propres émotions est beaucoup plus important.

Ainsi, vous devez d’abord comprendre et déterminer vos désirs, vos peurs et vos propres émotions par rapport à cette pratique érotique. Ne faites jamais les choses par peur de décevoir votre partenaire, car vous n’y gagnerez que des sentiments négatifs, voire des situations dangereuses.

Les discussions à avoir avant de commencer la pratique du bondage

On parle de « négociation » pour désigner les échanges qui précèdent la pratique du Shibari ou du Kinbaku. Ces discussions sont essentielles afin de déterminer les préférences des deux partenaires, mais également les limites de chacun.

Plusieurs éléments sont à discuter, notamment le niveau d’expérience, les conditions de santé des partenaires, ainsi que la manière de jouer et les « mots de sécurité » à employer (dans le cas où la situation mettrait mal à l’aise l’un des partenaires et qu’il souhaiterait arrêter par exemple).

Mentionner sa condition physique

Afin de ne pas mettre en danger les partenaires, il est important de communiquer toutes les informations pertinentes concernant sa santé et sa condition physique. Il peut s’agir de problèmes d’articulations, de souplesse ou de tension artérielle, ou bien des allergies, du diabète, de l’asthme ou des blessures récentes.

L’objectif est de déterminer ce qui pourrait être dangereux pour l’un ou l’autre, et ainsi ne pas prendre de risques inutiles. Mais ces précautions ne s’arrêtent pas à la santé globale des participants : vous devez aussi savoir précisément votre état d’esprit et vos sensations le jour-même. Avez-vous mal quelque part ? Vous sentez-vous fatigué ou au contraire votre rythme cardiaque est-il trop rapide ? Prenez le temps de vous écouter.

Échanger sur ses préférences

Les attentes des deux partenaires peuvent être différentes dans la pratique du bondage, et il est important d’en discuter au préalable. Quelles sont les raisons qui vous poussent à essayer le Shibari ? Qu’est-ce qui vous attire ou, au contraire, vous effraie ?

En vous posant les bonnes questions quant à vos attentes respectives, vous connaîtrez vos désirs et vos limites. Vous pourrez ainsi déterminer les parties du corps que vous souhaitez attacher, la position de vos bras ou de vos jambes, la pression des cordes, etc.

Pensez aussi à la dynamique que vous souhaitez donner à ce jeu érotique : plutôt sensuel ou ludique, sauvage ou romantique… Dans cette expérience, vous êtes deux et devez respecter les désirs de chacun.

Définir sa propre communication

 

La communication verbale et non-verbale est propre à chaque individu. Ainsi, certains mots peuvent avoir une dimension différente pour vous et votre partenaire, avec un sens différent qui peut être positif ou négatif.

Avant de laisser s’exprimer vos sens à travers le Shibari ou le Kinbaku, vous devez établir une communication claire avec votre partenaire. Un « non » peut signifier un « oui », et des cris ou des pleurs peuvent signifier une émotion positive. Peut-être préférez-vous aussi la communication verbale, quand d’autres exprimeront leurs sensations uniquement à travers le langage non-verbal.

C’est pour cette raison que vous devez établir votre manière de communiquer avant de commencer la séance. Un « mot de sécurité » doit également être défini, afin d’arrêter le jeu si l’un des partenaires ne se sent pas à l’aise ou souhaite mettre une limite.

Choisir les techniques et les jeux sexuels autorisés

Au même titre que vous avez partagé vos préférences, il est important de déterminer quels types de jeux sexuels vous vous autorisez, et quels actes sont au contraire limités. La sécurité du rapport fait également partie de ces limites, notamment l’utilisation de préservatifs.

Vous devez aussi discuter de la manière de toucher le partenaire : là où certains apprécieront les claques ou les attouchements assez brusques, d’autres pourraient se sentir offusqués ou mal à l’aise avec ce genre de toucher. Les règles doivent être définies avant de commencer, pour éviter les mauvaises expériences.

Qui des deux partenaires sera attaché ?

Avant de commencer une séance de Shibari, une question inévitable se présente à vous : qui sera le partenaire attaché ? La réponse à cette question n’est pas figée, car chaque séance est différente. C’est à vous et votre partenaire de définir ce que vous voulez expérimenter pour votre prochain jeu érotique.

La question à se poser est surtout de savoir comment vous vous sentez. Si certains jours, vous vous sentez enthousiaste à l’idée de vous faire suspendre, il y a d’autres fois où vous vous sentirez moins en forme et dans un état émotionnel qui ne permet pas de se faire attacher tout le corps.

Ainsi, tous les éléments de la séance sont à définir selon vos états émotionnels respectifs, sans jamais se forcer la main. Procéder à un « autoscan » de votre corps, et soyez le plus honnête possible avec vous-même. De cette manière, vous serez capable de comprendre vos besoins à ce moment précis, de savoir ce que vous pouvez donner ou recevoir, et de dire oui ou non à votre partenaire.

S’attacher soi-même : comment savoir si l’on est prêt à sauter le pas ?

Si vous prenez la décision de vous attacher vous-même, veillez à d’abord avoir un dialogue d'évaluation des risques avec vous-même et d’ « auto-vérification ». Notez également ce que vous ressentez pour mieux vous connaître, et comprendre vos propres désirs.

Les personnes qui vous entourent sont aussi concernées par la notion de consentement. Il est primordial qu'elles soient à l'aise avec ce que vous entreprenez, et qu’elles connaissent les risques et la façon de réagir en cas de problèmes. Une bonne option est de faire appel à une association qui vous accompagnera dans votre apprentissage, et à qui vous pourrez poser toutes vos questions.

Et si les choses tournent mal, quelle est votre échappatoire ?

La pratique du bondage offre tout un panel d’émotions, qui peuvent être positives mais parfois négatives. C’est un aspect à prendre en compte avant de se lancer, car vous pourriez vous retrouver dans un état émotionnel de panique voire de colère.

Les jeux érotiques du Shibari se basent sur un échange entre les deux partenaires, et, s’il est facile de gérer les émotions positives, les émotions négatives peuvent cependant être contagieuses et devenir complexes à gérer. La première chose à faire est de comprendre ses émotions, ses désirs et ses peurs avant même de commencer la séance. Ainsi, vous serez plus à même d’identifier ce qu’il se passe en vous au moment venu, et vous pourriez le gérer plus efficacement.

Dans le cas où votre partenaire panique ou sombre dans des émotions négatives, restez calme et gardez le contrôle de vous-même. Observez ses paroles, ses gestes et sa respiration : être attaché peut créer un sentiment de panique et de refus, qui n’était pas prévu initialement. Pendant le jeu, le consentement peut changer à tout instant, et il faut savoir écouter l’autre – et aussi soi-même.

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